10e marche

Autonomie

On peut rêver de réduire notre dépendance aux réseaux de production et de distribution de nourriture et d’énergie. Pour plus d’indépendance. Pour plus de sécurité. Ou simplement pour l’idée d’être indépendant, autonome, autosuffisant.

Avant l’autonomie complète, on peut adopter une approche plus progressive. Commencer à produire sa propre nourriture et sa propre énergie. Pour s’exercer, s’améliorer avant de produire à plus grande échelle. Voici quelques idées.

Autonomie alimentaire

Quel bonheur de cultiver ses propres légumes et fines herbes. D’avoir son potager. C’est une première étape vers l’autonomie alimentaire. Mais quiconque a déjà cultivé son potager, sait que l’autonomie alimentaire complète est bien loin. Mais ce n’est pas nécessairement un objectif : on peut cultiver pour le plaisir ou pour une autonomie partielle. 

Au Québec, pour produire de la nourriture, il faut considérer les enjeux de notre climat et les variations de la luminosité. On peut construire des serres ou se réserver un espace intérieur pour cultiver. Plus on veut étendre la saison de culture, et plus les coûts de construction seront élevés, car les serres isolées sont plus coûteuses, tout comme l’éclairage artificiel.

Une nouvelle tendance est de construire une serre annexée à la maison : serre adjacente, serre d’abondance, le vocabulaire varie. Bien que ce concept soit attirant, il faut garder en tête que son coût est très élevé et comporte plusieurs risques, notamment l’apport d’humidité sur le bâtiment, et bien sûr, puisque c’est une serre, la chaleur élevée qui y règne durant la belle saison : humidité et chaleur, dont on veut préserver la maison et ses composantes. 

Avant de se lancer dans de grands projets, autant commencer quelque part, et s’exercer. Avant d’être un projet de construction, c’est un projet d’agriculture ! Il est important de bien définir ses besoins, envies et objectifs, et rien de tel pour cela que mettre avec bonheur les mains dans la terre !

Voici donc quelques idées de projets à réaliser avant d’investir dans un grand projet de serre annexée à une maison : 

  • Faire un jardin 
  • Démarrer ses propres semis à l’intérieur 
  • Remplacer son aménagement paysager par des végétaux comestibles 
  • Faire de la culture en jardinières avec irrigation pour augmenter la production 
  • Faire pousser des fines herbes et laitues à l’intérieur avec de l’éclairage de culture (en hiver, l’énergie consommée devient aussi du chauffage et n’est donc pas perdue!) 
  • Découvrir les modules de type “jardin intérieur” tels que Nutri Tower, O Garden Smart, Just Vertical (entre autres). Chacun de ces modules possède ses propres caractéristiques, mais tous offrent la possibilité de déguster pousses et salades à l’année longue 
  • Tester son goût pour les saisons de culture étirées, devancée au printemps et étirée à l’automne, en cultivant dans des couches froides ou des tunnels de potager.

Éventuellement, lorsque vous serez exercés, vous aurez une meilleure idée du projet que vous avez envie de réaliser, de vos besoins (dimensions, type de cultures, en pleine terre ou en bacs, voulez-vous une serre, un solarium, etc.), de la production attendue, de la charge de travail que cela représente. Vous pourrez alors étendre votre production, par exemple :  

  • En installant une ou des serres : serre de base détachée de la maison, serre de type géodésique, serre annexée à la maison, serre semi-enterrée, etc. Un monde de possibilités !
  • En utilisant l’hydroponie pour une plus forte densité 
  • En mettant en place de l’éclairage artificiel 
  • Avec de l’aquaponie...et bien d’autres possibilités !

Références :

  1. En matière de potager, nombreuses sont les références fourmillantes d’informations. Parmi celles-ci, citons le fameux Guide du jardiner-maraîcher (JM Fortier) ainsi que le site web et les ouvrages du Jardinier Paresseux, Larry Hogdson.
  2. En ligne également, le Carnet horticole de l’Espace pour la vie (Jardin botanique de Montréal) fournit de multiples articles pratiques pour les passionnés de nature, jardinage et potager.
  3. Jardinières à double fond Biotop
  4. Comment fabriquer une jardinière à double fond
  5. En savoir plus sur les cultures du potager en hiver
  6. Article d'Écohabitation - L’aquaponie domestique
     

Autonomie énergétique

On peut aussi rêver de ne plus être indépendant du réseau public d’électricité. Ne plus avoir de facture mensuelle d’énergie. Une maison autonome. Pour ne jamais revivre la crise du verglas. Ou pour l’indépendance ou pour le mode de vie que cela implique. 

L’indépendance totale d’un bâtiment est un projet en soi. Une maison totalement autonome, non branchée au réseau électrique, implique une foule d’éléments qui doivent être bien réfléchis et bien conçus.

En fait, il faut avoir conscience que ce type d’habitat implique premièrement un mode de vie en fonction de cette autonomie, donc il faut avoir le goût de faire ce projet pour ce mode de vie. 

À titre d’exemple, vos futurs besoins en énergie doivent être listés et extrêmement minimisés, conditionnés par la “rareté”, pour chaque usage dans la maison (éclairage, appareils électriques et électroniques, eau chaude…). Le budget, également, doit être pensé en fonction des équipements nécessaires (panneaux, régulateur de charge, onduleurs ; appareils de chauffage comme un poêle à bois ou aux granules…). 

Au Québec, où l’électricité publique est généralement beaucoup moins chère que l’énergie produite sur de petites installations comme une maison, on construit généralement une maison autonome lorsque le coût du branchement à Hydro-Québec est supérieur au système de production d’électricité, comme dans le cas d’une construction située vraiment très loin du réseau.

Cela peut aussi être lié à un projet de vie, une volonté. Dans tous les cas, l’essentiel est de bien s’informer dès les prémisses du projet. 

La capsule d’Écohabitation fournit un bon survol qui vous permettra de savoir si l’habitat “hors-réseau”, est ce qu’il vous faut (implications budgétaires, implications pour le mode de vie et pour les impacts environnementaux. Est-ce nécessairement un mode de vie plus durable ?).

Une autre option, est la maison “à énergie nette zéro”. Une maison à énergie nette zéro produit elle aussi de l’énergie sur place, mais est branchée au réseau de distribution publique. Elle n’a donc pas de batteries pour emmagasiner de l’électricité. Lorsqu’elle consomme moins d’énergie qu’elle n’en produit, elle injecte le surplus dans le réseau de distribution publique, et lorsqu’elle en consomme plus qu’elle n’en produit, elle comble le déficit avec l’électricité du réseau public. En moyenne, elle doit produire autant d’électricité qu’elle en consomme pour être considérée comme « nette zéro ». On peut aussi considérer qu’il ne faut pas consommer de combustible pour être « nette zéro » ou, du moins, si on en consomme, il faudra produire un surplus d’électricité équivalent.

Mais l’envers d’une maison “autonome”, est que pour les appareils les plus gourmands, tel que le chauffage, l’eau chaude et la cuisinière, il faut utiliser du propane. Car leur consommation demanderait une installation de production trop vaste. Et parce que l’hiver, la production serait insuffisante. Alors on dépend des livraisons de propane, ce qui n’est pas très autonome, au final. De plus, le propane demeure une ressource d’origine pétrolière, non renouvelable. La seule façon de devenir autonome serait alors de chauffer au bois, de changer de mode de vie. 

Chez Belvedair, nous consacrons donc beaucoup d’efforts à réduire au minimum la quantité d’énergie consommée par chaque habitat. C’est là un bon premier pas vers l’autonomie et la résilience d’un habitat face aux aléas climatiques et météorologiques. Autre possibilité pour faire un pas de plus : rendre la maison “prête pour le solaire”, pour faciliter l’installation d’un système futur, lorsque les panneaux solaires seront plus rentables dans notre contexte local. Une option relativement simple, prévoyante, qui change la donne le jour où l’on veut investir davantage pour plus d’autonomie énergétique.

Dans ces cas-ci, il faut penser l’orientation de la maison et l’angle de la toiture, de manière à ce que de futurs panneaux puissent faire aisément face au Sud. Il faut également prévoir de l’espace disponible au toit, pour de futurs panneaux (espace sans cheminée ou évent, ou autre obstacle), la quantité de panneaux toutefois dépendra toujours de l’usage ou l’objectif de production. Dans la maison, la salle mécanique doit comporter de l’espace disponible pour les futurs équipements (ex : ondulateur, accumulateurs … Là encore, les équipements varient selon le type d’installation solaire). Un conduit vide allant de la salle mécanique jusqu’à l’entre toit doit être aussi placé et facilitera grandement tout le filage le jour venu. Le conduit est obstrué en attendant.  


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